Me voilà repartie pour la deuxième cure de mon traitement.
J'ai donc reçu aujourd'hui une perfusion de cortisone associée à l'anticorps mabthera. Encore une fois, je n'ai aucun effet secondaire. J'ai la chance de bien le supporter.
Jeannine que j'ai connue via France Lymphome Espoir m'a conseillé une alimentation très pauvre lors des chimios. Je vais suivre son conseil (sauf s'il y a du chocolat à la maison !!!). Ayant eu plusieurs chimios, Jeannine a adopté ce principe et dit mieux les supporter.
Je peux suivre son conseil compte tenu que je n'ai pas perdu de poids lors de la première cure.
Je peux suivre son conseil compte tenu que je n'ai pas perdu de poids lors de la première cure.
Ayant récidivé, Jeannine associe son traitement à un suivi dans une clinique allemande. Elle reçoit là-bas des traitements que nous n'avons pas ici.
Au cas où mon lymphome récidivait, je n'écarte pas le projet de m'y rendre un jour.
Merci à toi Jeannine, bretonne comme moi, de m'encourager par tes mails et de me donner des conseils.
Un petit courrier de notre mutuelle nous indiquant qu'elle ne donnait pas une suite favorable à ma demande... Tant pis.
C'est regrettable pour les personnes ne pouvant se permettre de s'offrir une belle prothèse capillaire !
Mardi 1er novembre
Mardi 1er novembre
C'est sous un temps printanier que j'ai pu aller me recueillir sur la tombe de mon papa. Deuxième Toussaint déjà depuis son départ.
Le temps adoucit les gros chagrins... Je repense aux mots de Marie-France lors d'une randonnée "marche nordique" : "Quand une année est passée, la douleur s'atténue". C'est vrai.
Ce soir, Anne-Sophie est venue avec les enfants. Les deux grands, avec qui nous avons tissé des liens très forts, et ce petit dernier que nous n'avons pas encore eu le temps de découvrir vraiment. Je rappelle qu'ils n'ont pas d'autres grand-parents.
Anne-Sophie qui a laissé couler ses larmes, trop longtemps retenues peut-être. Elle a hérité du caractère de son père dans certains domaines mais aussi de ma fragilité. Je l'ai sentie très vulnérable et je n'aime pas cela. On se tracasse toujours plus pour ses enfants que pour soi-même.
Elle a eu le courage d'enlever ma perruque et a été très agréablement surprise ! Elle m'a trouvée belle ! Mais moi je me trouve aussi jolie ! Paradoxal alors que cela me faisait tellement peur. Je serais prête à me faire photographier par un professionnel pour montrer aux femmes que, sans cheveux, on peut être jolie. Comment dire : la beauté (ou ce qu'il en reste) ressort davantage.
Mercredi 2 novembre
Je reviens de ma deuxième cure de chimiothérapie. Encore une fois les 3 produits censés mettre une claque au lymphome coulent dans mes veines.
Je ne sais pas comment je vais, cette fois-ci, digérer ce cocktail. Considérant que mon corps a ingurgité suffisamment d'ingrédients au cours de cette matinée, j'ai décidé de manger léger tout le reste de la journée.
J'ai fait de l'auto-médication en prenant du Lasilix pour éviter la rétention due à la cortisone comme lors de la première cure.
J'ai relu quelques passages du livre de Guy Corneau "revivre". Les expériences des autres sont très salvatrices dans de tels moments. Guy Corneau préconise beaucoup le rapport avec la nature et la méditation.
Je vais aller à "La ligue contre le cancer" à Rennes lors de la troisième semaine après cure : On y propose des séances de relaxation associée à de la méditation. Toujours difficile de s'y mettre seule !
Ce matin, je me suis faite "bichonner". Il y a aussi du bon dans le mauvais... Magali B, socio-esthéticienne à la Polyclinique, m'a fait un soin du visage, du cuir chevelu, des mains, etc. Une jouvence de bien être.
Et comme dirait mon amie Marie : "plus que quatre cures !!!".
Et comme dirait mon amie Marie : "plus que quatre cures !!!".
Jeudi 3 novembre
Malade, malade, malade... cette fois-ci c'est très dur. Et je me dis maintenant "encore quatre cures !!!".
Rentrer dans la salle de bains, enlever son petit bonnet de nuit, le crâne à nu, les larmes qui coulent sur le visage... je suis tellement mal ! Pas vraiment jolie ce matin...
Rentrer dans la salle de bains, enlever son petit bonnet de nuit, le crâne à nu, les larmes qui coulent sur le visage... je suis tellement mal ! Pas vraiment jolie ce matin...
Aujourd'hui, pas question pour moi de chanter la chanson de Berthe Sylva "Arrêter les aiguilles". Bien au contraire, j'aimerais que le temps s'écoule à grande vitesse pour voir la fin de ce calvaire.
En plus, on ne reçoit que de mauvaises nouvelles : le frère de Gervais ne va pas bien du tout, il est hospitalisé. Et des amis qui se battent également tous les deux contre ce crabe !
Notre fils Samuel nous a appelé ; des problèmes cardiaques à 40 ans, (soit-disant pas méchants !). Il faut rassurer la maman ! Dimanche, j'irai mieux même si je suis très fatiguée. Leur présence à la maison avec Sacha, ce petit miracle de la vie. Bonheur.
Voilà les "news" du jour. Pas super. Je retourne sur mon canapé.
Vendredi 4 novembre
Ce matin, la vie reprend. Les produits chimiques sont digérés et n'ont plus qu'à bien faire leur travail : me conduire à l'aplasie. La fatigue risque de m'assommer au cours des jours qui vont suivre.
Il pleut sur notre Bretagne, un temps à rester couché ! ou devant un bon feu de cheminée. Je vais opter pour cette option. Une bonne "fouée", comme on dit chez nous, cela redonne la vie dans une maison.
Une autre inquiétude plane au-dessus de nous : la santé de mon beau-frère Jean-Marc ! (la vésicule prête à éclater et un problème au bas de l’œsophage). Pourvu que... non pas lui, pas encore cette saloperie de maladie ! Attendre. Gervais est très attaché à lui, c'est son seul frère. Qui ne peut comprendre mieux que moi ? Ma sœur, partie en voyage et qui, avant de prendre l'avion hier soir, m'a appelée pour savoir si j'allais mieux.
"On se bagarre, on se chamaille mais pour faire des bêtises, on est toujours d'accord. Fâché pour un jour mais frère et sœur pour toujours !".
Ce matin, je pense à notre neveu qui ne voit plus ses parents et qui vivra dans le regret quand ils ne seront plus là. Tant pis pour lui mais bien dommage pour ses enfants !
Toute ma vie, je me suis "oubliée" pour ne faire que ce dont il était bon pour les autres. Je n'aurais surtout pas voulu offenser mes parents pour quoi que ce soit. L'épreuve que je vis aujourd'hui me rendra certainement plus égoïste par la suite. Chaque jour, je prends conscience que ma vie m'appartient. Je n'oublierai pourtant jamais tout l'amour que me portent les miens et surtout mes enfants. Mais n'est-ce pas le revers de la médaille, l'amour inconditionnel que je leur ai toujours donné ?
Mon neveu n'a pas manqué d'amour pendant son enfance. Hormis celui de ses parents, il en a reçu beaucoup de la part des ses grands-parents paternels. Tout ce gâchis au nom d'une épouse qui a décidé de couper les ponts avec toute sa belle famille, entraînant avec elle mari et enfants. Je pense que mon beau frère en paye le prix fort aujourd'hui. Ne dit-on pas que la maladie vient du "mal a dit", objet d'un autre de mes articles.
Mon neveu n'a pas manqué d'amour pendant son enfance. Hormis celui de ses parents, il en a reçu beaucoup de la part des ses grands-parents paternels. Tout ce gâchis au nom d'une épouse qui a décidé de couper les ponts avec toute sa belle famille, entraînant avec elle mari et enfants. Je pense que mon beau frère en paye le prix fort aujourd'hui. Ne dit-on pas que la maladie vient du "mal a dit", objet d'un autre de mes articles.
Samedi 5 novembre
Encore une étape de franchie. J'ai terminé mes corticoïdes ce matin. Les forces vont baisser mais je vais faire avec, le principal étant ne plus être malade. Cela va aller de mieux en mieux d'ici la prochaine cure.
Plus de brushing à faire, plus de poils à arracher, quel temps gagné ! Comme quoi, rechercher toujours le positif dans le négatif. Brosse chauffante, miroir et pince à épiler ne sont pas en vente sur "le bon coin" comme me le préconisait Gervais. Humour. Seulement au repos au fond d'un tiroir.
Rire un peu dans ce monde où de mauvaises nouvelles nous arrivent jour après jour. Hier, cela a été une véritable douche froide : le cas de M.P. une amie soutenant le combat de son époux contre cette saloperie de maladie. Elle, devant se faire opérer pour la deuxième fois en un mois d'un cancer du sein... et un mélanome au niveau du rectum. Ayant travaillé chez des gastros, je n'ai jamais vu un tel cas. Ne pas lire les commentaires sur Internet surtout...
Eux aussi ont un fils qui ne les voient plus. Ils ne connaissent pas leurs deux petits fils. Pourquoi ?
Je savoure la chance que nous avons d'avoir de bons enfants. J'ai connu un épisode "difficile" avec mes beaux-parents mais jamais je n'ai empêché Gervais de voir sa famille. J'y suis retournée moi aussi mais sans jamais vraiment leur pardonner. Qu'ils reposent en paix désormais !
Eux aussi ont un fils qui ne les voient plus. Ils ne connaissent pas leurs deux petits fils. Pourquoi ?
Je savoure la chance que nous avons d'avoir de bons enfants. J'ai connu un épisode "difficile" avec mes beaux-parents mais jamais je n'ai empêché Gervais de voir sa famille. J'y suis retournée moi aussi mais sans jamais vraiment leur pardonner. Qu'ils reposent en paix désormais !
Je me blinde, je me recentre sur mon problème. Je continue le combat pour moi, pour les miens. J'ai la chance de connaître mon ennemi. Je crois au traitement qui a fait ses preuves, aux anticorps monoclonaux qui me mèneront peut-être jusqu'à la guérison.
Le sommeil n'a pas été réparateur. Ce matin, je sens mes forces très affaiblies. C'est le déroulement normal de la cure : l'aplasie s'installe (diminution de l'activité de la moelle osseuse). Surtout éviter le malaise comme la première fois. Dans quelques jours, cela ira mieux...
Maman vient déjeuner et Sacha et ses parents arrivent cet après-midi. Le regarder marcher, courir, jouer... lui sourire, le choyer, l'embrasser... l'aimer tout simplement ! Il est le septième maillon d'une chaînette qui serait restée "ballante" à jamais sans son arrivée dans nos vies.
En attendant jeudi, et le commencement de ces injections, je n'ai d'autre choix que de me reposer tout en contemplant avec amour notre petit Sacha évoluer dans la maison.
Dimanche 6 novembre
Hier soir, je me suis couchée tôt. J'étais bien fatiguée d'une journée pourtant des plus calmes.
Le sommeil n'a pas été réparateur. Ce matin, je sens mes forces très affaiblies. C'est le déroulement normal de la cure : l'aplasie s'installe (diminution de l'activité de la moelle osseuse). Surtout éviter le malaise comme la première fois. Dans quelques jours, cela ira mieux...
Maman vient déjeuner et Sacha et ses parents arrivent cet après-midi. Le regarder marcher, courir, jouer... lui sourire, le choyer, l'embrasser... l'aimer tout simplement ! Il est le septième maillon d'une chaînette qui serait restée "ballante" à jamais sans son arrivée dans nos vies.
Lundi 7 novembre
J'ai dû me coucher tôt hier soir tellement la fatigue était grande. Je n'ai pas pu profiter d'une soirée paisible avec les enfants.
Ce matin, je suis au plus bas de ma forme. L'image que me reflète le miroir devient de plus en plus difficile : j'étais dans l'acceptation du crâne rasé mais maintenant qu'il devient complètement lisse, c'est une autre histoire...
Les cinq jours de corticoïdes ont pour effet de m'ouvrir l'appétit : ma belle fille, Isabelle, me disait hier soir : "Cela fait plaisir de te voir manger ainsi !".
Cette nourriture "ingurgitée" ne m'est d'aucune aide pour palier à cette grande fatigue qui m'habite.
Mon système immunitaire est mis à rude épreuve ces jours-ci et il va falloir attendre que les injections de "granocytes" fassent leur effet pour me redonner un peu de vigueur.
Mon système immunitaire est mis à rude épreuve ces jours-ci et il va falloir attendre que les injections de "granocytes" fassent leur effet pour me redonner un peu de vigueur.
En attendant jeudi, et le commencement de ces injections, je n'ai d'autre choix que de me reposer tout en contemplant avec amour notre petit Sacha évoluer dans la maison.
Derrière un nuage, se cache toujours un rayon de soleil !
J'arrive dans, ce que j'appelle, la deuxième phase de la cure : "la désintoxication". Mon corps a ingurgité trop de drogues depuis une semaine, et peut-être aussi trop de nourriture.
Dominique, frère de combat contre le lymphome, m'a rappelé le discours du Professeur Salles à Lyon : "Un patient, traité par Rchop, qui a une longue rémission, est peut-être considéré comme guéri ?". Ne jamais oublier un tel message d'espoir... S'ancrer cette phrase dans ma tête, encore et encore...
Mardi 8 novembre
Si on me demande ce matin comment je vais, je réponds : mal. J'ai très peu dormi.
J'arrive dans, ce que j'appelle, la deuxième phase de la cure : "la désintoxication". Mon corps a ingurgité trop de drogues depuis une semaine, et peut-être aussi trop de nourriture.
Chaque cas est différent mais, en principe, les patients perdent plutôt du poids lors de cette chimio. En ce qui me concerne, c'est le contraire. Mon estomac, habitué à ne pas recevoir plus d'aliments que nécessaire, est mis à rude épreuve ! Il sature et me lance des signaux qui ne trompent pas : lourdeurs, ballonnements, digestion difficile... deux semaines pour remettre tout le processus en ordre.
Dominique, frère de combat contre le lymphome, m'a rappelé le discours du Professeur Salles à Lyon : "Un patient, traité par Rchop, qui a une longue rémission, est peut-être considéré comme guéri ?". Ne jamais oublier un tel message d'espoir... S'ancrer cette phrase dans ma tête, encore et encore...
Mercredi 9 novembre
Oublier que la vie n'est pas un long fleuve tranquille, seul le sommeil peut nous apporter ce réconfort ! La nuit passée m'a offert ce "luxe" et peut-être aurais-je aimé qu'elle continue à m'emmener vers des horizons où la maladie n'existe pas, où l'être humain n'est que bonté ! Hélas !
Hier, mon amie Joëlle m'a téléphoné. Nous avons partagé 3 années d'internat au lycée. Joëlle, c'est mon amie de jeunesse, celle avec qui je peux partager tous mes secrets. Sa santé ne lui a jamais fait défaut comme moi. Pourtant, elle a connu le pire dans sa vie : le décès d'une petite fille âgée de quelques mois... il doit être écrit quelque part que chacun doit souffrir d'une manière ou d'une autre !
Le temps est des plus gris mais dans mon cœur il se veut bleu : bleu comme les yeux de notre petit Elouan qui souffle ses 2 bougies aujourd'hui. Avec Sacha et ses parents, nous allons aller partager son gâteau d'anniversaire.
Ce matin, comme beaucoup de femmes, je voudrais pouvoir vomir tout mon dégoût sur cet homme que les américains ont conduit vers la Maison Blanche !
Ce matin, j'ai l'impression d'être passée dans un "rouleau compresseur" mais je n'ai pas l'intention de restée inactive pour autant. Je trouve qu'il est temps de reprendre du poil de la bête... Je ne voudrais pas gâcher la "bonne" semaine qu'il me reste avant la 3ème cure.
Ce sera un déjeuner chez nos voisins Thérèse et René. Nous allons passer un bon moment. La maladie, les soucis, c'est à la maison. A l'extérieur, il faut savoir les oublier !
Jeudi 10 novembre
Très tôt dans la matinée hier, la fatigue s'est abattue sur moi. J'étais vidée de toute énergie. Nous ne sommes donc pas allés manger le gâteau d'anniversaire. Peut-être en fin de semaine. Je commence aujourd'hui les injections de "facteurs de croissance" qui vont, je l'espère, me redonner du tonus.
J'ai dû surveiller ma fièvre car j'avais mal à la gorge. A 38°3 ou plus, je me dois de commencer un traitement d'amoxicilline et d'ofloxacine. Deux antibiotiques qui seraient alors couplés au 3 cachets hebdomadaires de cotrimoxazole (bactrim). Et, de plus, consulter mon médecin traitant. Mais il n'en est rien pour l'instant.
J'ai été en contact en début de semaine avec maman qui souffrait d'une bronchite et, avec ce temps humide, les microbes et virus en tous gens pullulent.
Le calme s'est ré-installé dans la maison depuis le départ des enfants hier. Nous nous murons dans un silence qui n'a rien de sain. L'inquiétude de Gervais pour son frère est palpable.
Je remercie profondément les amies qui me téléphonent : Francine, l'autre jour, hier Danièle. Cela me fait beaucoup de bien. Je me sens moins seule. Malheureusement, dans ces cas là, on ose pas appeler, on a peur de déranger, on ne sait pas quoi dire... Cette maladie fait peur, dommage !
Vendredi 11 novembre
Hier, je suis allée faire des courses. Je me sentais capable de conduire. Je suis revenue bien fatiguée. Pas étonnant compte tenu du bilan sanguin qui me montrait en aplasie : chute des globules blancs mais aussi des rouges. J'aurais peut-être dû m'abstenir car je suis enrhumée. J'espère ne pas faire de fièvre.
Ce matin, j'ai l'impression d'être passée dans un "rouleau compresseur" mais je n'ai pas l'intention de restée inactive pour autant. Je trouve qu'il est temps de reprendre du poil de la bête... Je ne voudrais pas gâcher la "bonne" semaine qu'il me reste avant la 3ème cure.
Ce sera un déjeuner chez nos voisins Thérèse et René. Nous allons passer un bon moment. La maladie, les soucis, c'est à la maison. A l'extérieur, il faut savoir les oublier !
Samedi 12 novembre
Aujourd'hui, j'ai eu la visite de Anne Marie, réflexologue plantaire. Elle m'a fait une séance. C'est tellement relaxant que je me suis endormie.
Après le déjeuner, j'ai également fait une bonne sieste réparatrice.
Le moment des sorties est venu, malgré un temps propice à rester au coin du feu... Nous sommes allés chez notre fille et avons pu embrasser ses trois petits garçons. Le petit Elouan avec lequel nous n'avions pas pu partager le gâteau d'anniversaire jeudi !
Un petit bonhomme de 12 ans qui vient se blottir contre moi, qui m'enlace la taille. Je le serre très fort contre moi. Je ne sais pas ce qu'il pense. Les mots ne servent à rien... Je me suis tant occupée de lui quand il était petit. Je dois me battre pour lui, pour eux.
Un petit bonhomme de 12 ans qui vient se blottir contre moi, qui m'enlace la taille. Je le serre très fort contre moi. Je ne sais pas ce qu'il pense. Les mots ne servent à rien... Je me suis tant occupée de lui quand il était petit. Je dois me battre pour lui, pour eux.
Dimanche 13 novembre
Une journée un peu difficile encore. Je suis toujours enrhumée et tousse. Dans la matinée, ma fièvre est montée à 38° puis elle est descendue ensuite !!! Il faut qu'elle atteigne 38°3 pour prendre les deux autres antibiotiques.
J'ai fait la 4ème injection de granocytes et, ce soir, j'ai des douleurs osseuses. La prise d'un doliprane s'impose pour me soulager.
J'aimerais faire tant de choses cette semaine. J'ai besoin de revivre un peu.
J'ai reçu un appel de mon fils Anthony ce midi. Il était à l'aéroport de Roissy et voulait prendre de mes nouvelles avant de s'envoler vers les USA où il va passer une semaine pour son travail. A Phoenix en Arizona. Et en profiter pour faire un tour au Grand Canyon samedi prochain.
Il arrivait de Bruxelles où il avait passé un week-end entre "potes"... Pas du tout macho mon fils, la parité existe dans son couple : à chacun son tour de prendre du bon temps !
Il arrivait de Bruxelles où il avait passé un week-end entre "potes"... Pas du tout macho mon fils, la parité existe dans son couple : à chacun son tour de prendre du bon temps !
Lundi 14 novembre
Quand on est en traitement pour une maladie comme la mienne, il ne faut surtout pas s'attarder sur les résultats, c'est un tel "yoyo" d'une fois sur l'autre. Invraisemblable !
Bon, j'avoue quand même être un peu inquiète devant les transaminases (foie) qui ont augmenté ! J'espère que toute cette chimie ne va pas faire des dégâts collatéraux.
Aujourd'hui, un nouveau terme apparaît : érythroblastes ? Lorsqu'il y a des blastes, on peut parler de leucémie. Mon lymphome n'est-il pas très proche "parent" de la leucémie lymphoïde chronique ? Je crois que oui.
Bon, j'avoue quand même être un peu inquiète devant les transaminases (foie) qui ont augmenté ! J'espère que toute cette chimie ne va pas faire des dégâts collatéraux.
Aujourd'hui, un nouveau terme apparaît : érythroblastes ? Lorsqu'il y a des blastes, on peut parler de leucémie. Mon lymphome n'est-il pas très proche "parent" de la leucémie lymphoïde chronique ? Je crois que oui.
Concernant ce rhume et cette toux qui n'a pas cessé de la nuit, j'ai préféré consulter ma généraliste. Rien de bien méchant mais, compte tenu du contexte, on oublie les 38°3 et on commence le traitement d'antibiotiques pour dix jours.
J'espère, qu'après tout cela, je pourrai faire cette troisième cure en début de semaine prochaine. Non pas que j'en ai l'envie mais plus vite j'aurai fini et mieux ce sera.
La semaine qui vient de commencer est la meilleure, il faut que j'en savoure chaque instant.
Envie de faire un bon voyage, voilà ce que j'ai éprouvé hier lorsque Christiane m'a montré ses photos du Vietnam. C'est un beau projet pour le jour où on me parlera de rémission. Profiter un maximum de la vie tant que la santé est là et que les moyens nous le permettent. Rien ne sert de finir les plus riches du cimetière...
Cette journée a été clémente. J'ai vaqué à mes occupations. Une personne est venue me faire, comme chaque semaine, deux heures de ménages. Notre mutuelle nous a octroyé 30 heures. Après celles-ci, c'est décidé, je continue à mes frais. Mon dos ne s'en portera que mieux.
J'ai eu la visite de ma filleule, Stéphanie. C'est aussi ma seule nièce (pour cinq neveux). Stéphanie est la maman d'un grand garçon de 18 ans. Alors qu'elle n'avait que 29 ans, elle a dû subir une intervention chirurgicale lui ôtant tout espoir d'être maman une deuxième fois. Comme Karine, Annaïk et tant d'autres, elle a dû composer avec. Pas le choix. Stéphanie, globe trotteuse dans l'âme, se prépare à partir en Inde où elle s'est déjà rendue à maintes reprises.
Mardi 15 novembre
Mais comment ai-je pu hier soir, en écrivant la date du 14, oublier d'appeler ma petite princesse qui fêtait son anniversaire ? J'avais parlé d'elle dans l'après-midi à une amie... Et quand j'y ai repensé, il était plus de 21 heures... J'ai eu sa maman mais notre petite Lucile dormait. Depuis 12 ans et demi que je suis mamie, c'est la première fois que cela m'arrive. Perturbée par cette biologie... je m'excuse moi-même comme je peux ! mais pas fière la grand-mère. Cette petite poupée de 3 ans n'a pas dû s'en rendre compte !
On va réparer l'erreur dans la matinée. Lucile est malade et gardée par son autre mamie.
Profiter de chaque instant, voilà pourtant ma devise pour cette semaine tout en soignant ce rhume. Écarter de mes pensées tous mes doutes. Me reposer aussi car la fatigue est omniprésente. Vivre tout simplement.
Puisqu'il fallait passer par la case "chimio", je me réjouissais que cela se passe l'hiver. J'avais oublié que mon organisme affaibli aurait pu être confronté à maintes microbes et virus et que le soleil ne serait pas là pour le revivifier.
Mercredi 16 novembre
Envie de faire un bon voyage, voilà ce que j'ai éprouvé hier lorsque Christiane m'a montré ses photos du Vietnam. C'est un beau projet pour le jour où on me parlera de rémission. Profiter un maximum de la vie tant que la santé est là et que les moyens nous le permettent. Rien ne sert de finir les plus riches du cimetière...
Cette journée a été clémente. J'ai vaqué à mes occupations. Une personne est venue me faire, comme chaque semaine, deux heures de ménages. Notre mutuelle nous a octroyé 30 heures. Après celles-ci, c'est décidé, je continue à mes frais. Mon dos ne s'en portera que mieux.
J'ai eu la visite de ma filleule, Stéphanie. C'est aussi ma seule nièce (pour cinq neveux). Stéphanie est la maman d'un grand garçon de 18 ans. Alors qu'elle n'avait que 29 ans, elle a dû subir une intervention chirurgicale lui ôtant tout espoir d'être maman une deuxième fois. Comme Karine, Annaïk et tant d'autres, elle a dû composer avec. Pas le choix. Stéphanie, globe trotteuse dans l'âme, se prépare à partir en Inde où elle s'est déjà rendue à maintes reprises.
Étant donné que mon portable reste souvent à demeure, cela faisait deux jours que mon amie Odile essayait de me joindre. Comme elle me disait : "on entend parler de cancer partout". Et oui, cette saloperie atteint tout le monde : certains s'en sortent, d'autres non. Odile a perdu sa belle-maman d'un lymphome en 2002.
Et puis, comme chaque année, je repense au 16 novembre 1973, jour où j'ai eu mon permis de conduire. C'était hier !
Jeudi 17 novembre
Cet après-midi, je me suis laissée "voyager" dans un monde où chacun oublie ses soucis et ses maux pour s'adonner à la danse. Ce n'était pas gagné car mes jambes étaient "en coton" au tout début. Finalement, elles ont dû aimer le travail que je leur imposais car elles se sont montrées plus solides par la suite. C'est ainsi que nous avons tourbillonné sur la piste, comme avant...
Un au revoir aux amis et l'espoir de retrouver cet univers le jeudi 8 décembre. Mais avant, il va me falloir subir une nouvelle cure et tous les désagréments qui vont avec.
Alors que j'ai beaucoup pensé à ma petite fille Lalie qui a 9 ans aujourd'hui, j'ai failli encore oublier de l'appeler ce soir ! Impardonnable.
Lalie a pris de mes gènes : aussi bavarde que moi ! jamais avare de mots quand elle évoque "son petit amoureux". J'adore. Les parents un peu moins mais bon, ils ne comprennent rien, que pouvons nous y faire !
Les hématologues de Nantes ne doivent pas être très fiers en ce moment... J'espère bien voir la mienne lundi afin de connaître son avis.
Vendredi 18 novembre
Actualité du jour. La Cyclophosphamide : molécule qui a soi-disant tué trois malades au CHU de Nantes Elle devrait de nouveau couler dans mes veines mardi. Cochonnerie comparable "aux gaz moutarde" utilisés pendant la première mondiale.
Ce médicament est utilisé dans le traitement de nombreux cancers tout en ayant comme risque de développer une autre cochonnerie à la vessie. Voyons, on se soigne d'une maladie pour peut-être en avoir une autre. Et on peut en mourir !
Les hématologues de Nantes ne doivent pas être très fiers en ce moment... J'espère bien voir la mienne lundi afin de connaître son avis.
Bon, il n'y a pas de précédent avant ce drame et elle a été administrée par les médecins nantais comme médicament de remplacement. Etait-il compatible avec les autres produits ?
Je m'autorise le droit d'avoir peur quand même. Crainte aussi qu'il soit suspendu, dans ce cas que vont-ils nous administrer à la place ?
Si ce n'était pas cette information qui pose des interrogations, ma journée a été très harmonieuse.
Mon amie Joëlle est venue déjeuner avec nous. Nous avons "papoter" tout l'après-midi. Toujours heureuses de nous retrouver. Une amitié vieille de 35 ans. Toujours très élégante Joëlle, jeune retraitée, mamie de 2 petits garçons. Je lui souhaite de tout cœur de conserver la santé et de faire encore de nombreux voyages avec son mari Bernard.
Quelques courses dans un hypermarché et retour vers la maison.
Samedi 19 novembre
Nous avons pris la destination de Rennes ce matin. Toujours très heureuse de retourner dans cette ville où nous avons passé 17 années de notre vie. Bien qu'enfant de la campagne, ce fut une très grande déchirure pour moi, lorsque l'heure de la retraite de Gervais eut sonné, de quitter ma ville pour revenir vivre à la campagne.
Le temps panse les blessures et bon gré, mal gré, je me suis habituée à ma nouvelle vie. Mes activités m'ont fait connaître d'autres personnes et désormais, seules les commodités de la ville pourraient me manquer. Y revivre un jour, je ne crois pas. M'y rapprocher peut-être.
Nous sommes allés voir notre fille dans le salon "Perfecto Balthazar" à Rennes où elle a commencé à travailler cette semaine. Elle m'a lavé ma perruque et me voir le crâne dégarni ne semble plus lui poser de problème.
Après avoir flâné au marché des lices, nous sommes allés rejoindre Samuel, Isabelle et Sacha dans le nouvel appartement que les parents d'Isabelle viennent d'acheter. Toujours un excellent accueil chez Marie-Thérèse et Jean-Pierre.
Quelques courses dans un hypermarché et retour vers la maison.
Après avoir aligné le pas sur celui de Gervais en ville, je suis revenue épuisée mais heureuse de cette matinée.
Une bonne sieste s'est imposée. Il me fallait reprendre des forces afin d'aller voir une pièce de théâtre dans la commune voisine. "Café de sports" de Jean-Pierre Martinez : une heure et demi de rire bien que le sujet soit des plus cyniques...
Et c'est sous un vent soufflant très fort que je me suis laissée emporter par le sommeil.
dimanche 20 novembre
Ce matin, le moral n'était pas des meilleurs. Penser que c'était ma dernière bonne journée avant une nouvelle cure me démoralisait complètement.
Je me suis relaxée dans ma baignoire "balnéo" puis suis partie faire des courses.
Un voisin (ancien coiffeur), passant par là, m'a félicitée sur la beauté de ma perruque, me disant que ma maladie ne se voyait nullement sur mon visage et que je n'avais pas l'allure d'une personne en chimio. Le fait de ne pas maigrir et de conserver une certaine coquetterie me donne effectivement "bonne mine".
Ce dernier après-midi, je ne voulais pas le passer à la maison. Je suis allée faire un tour chez les compagnons d'Emmaeüs. Un vrai débarras en tout genre. J'en ai ramené 3 petits objets décoratifs.
Puis le cimetière où repose mon cher papa. Là, j'ai laissé couler quelques larmes. J'ai pleuré sur son départ, sur ce chemin si difficile que j'emprunte aujourd'hui.
Ce soir, j'ai envie de hurler ma haine contre cette maladie et contre tous les facteurs en tout genre qui ont favorisé son apparition.
Le deuxième épisode de mon traitement se termine et c'est avec une immense appréhension que je vais commencer demain le troisième.
Le deuxième épisode de mon traitement se termine et c'est avec une immense appréhension que je vais commencer demain le troisième.
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