vendredi 3 mars 2017

La patience

Selon la définition du dictionnaire, "la patience est l'aptitude d'un individu à se maîtriser face à une attente, à rester calme dans une situation de tension ou face à des difficultés, ou encore la qualité de persévérance".

Qu'en est-il du patient, terme médical employé. On pourrait parler de "client", non on parle de "patient".
Si on s'en réfère encore au bon dictionnaire "le mot patient est dérivé du mot latin "patiens" signifiant celui qui endure ou celui qui souffre"

Bien évidemment, on est un patient lorsque l'on consulte un généraliste pour un simple "bobo". Peut-être aussi, pourrait-alors employer le mot "client" ? 5 minutes, un petit quart d'heure :  23 euros. On achète une ordonnance en quelque sorte...

Mais tout est différent lorsque la maladie s'inscrit dans notre vie au long cours. En effet, il en faut de la patience dans ce cas là quand on est un patient...  Pas simple jeu de mots mais vérité bien réelle.

Lors de la découverte d'une anomalie anatomique ou physiologique, une batterie d'examens est programmée. Les rendez-vous sont pris et là, c'est la première attente.
S'en suivent évidemment les examens. Désormais, la plupart du temps, on ne vous donne plus les résultats aussitôt. On peut donc parler de deuxième attente.
Il en faut de la patience pour attendre le jour J où l'on revoit le spécialiste qui mettra un nom sur la maladie trouvée.
Si celle-ci est grave, notre dossier passe en commission pluri-disciplinaire (concertation de plusieurs médecins)  afin  de décider du traitement approprié. Troisième attente.

Lorsqu'une chimiothérapie est décidée, il y aura toutes ces heures à attendre que les produits passent des poches dans le corps. Solitude du malade, seul sur son lit d'hôpital, recevant les poisons qui vont le rendre malade les jours suivant.
Patience, toujours patience et encore patience pour supporter jour après jour les effets de cette chimio et attendre la troisième semaine qui nous retrouvera enfin "debout".

Même scénario chimio après chimio puis vient le moment du contrôle. Pet scan programmé. On y va la trouille au ventre. On a tellement peur que le traitement n'ait pas été efficace.
Il nous faut rentrer à la maison sans résultat et encore attendre le rendez-vous programmé avec l'oncologue.
J'avoue n'avoir pas été très fière ce 26 décembre dernier avant cette consultation. Et bien heureuse ensuite avec le résultat tant espéré.

Le traitement chimiothérapique s'est terminé avec un immense soulagement. Le traitement d'immunothérapie se poursuit pendant deux ans dans l'espoir d'éradiquer complètement ce fichu lymphome.
Pourtant, après, il y aura de nouveau des examens de contrôle et, là encore, il faudra que je sois patiente dans l'attente des résultats. Et la peur de la récidive sera terrible !

Oui nous sommes véritablement des "patients" quand nous rentrons dans le grand tourbillon de la maladie.

Et maintenant, puis-je encore prononcer ce mot "patience" à mon encontre. Tout à fait. Regarder chaque matin, chaque soir l'état de mon cuir chevelu. Apercevoir six semaines après la fin de la chimio l'ébauche d'un semblant de duvet sur mon crâne. Attendre six mois encore avant d'avoir une chevelure correcte et de pouvoir refaire quelques techniques afin d'effacer l'effet poivre et sel.
Il en est de même pour retrouver l'énergie suffisante pour reprendre les activités qui me tenaient à cœur avant le traitement.

J'ai enduré, j'ai souffert : depuis cinq mois, je suis une vraie "patiente".

Mais "avec la patience et le temps, on vient à bout de tout". Proverbe bien français.

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