jeudi 26 mai 2022

La résilience

 

 

« Lorsque la vie nous confronte aux pires épreuves, lorsqu’au fond de nous l’avenir semble perdu, il est fréquent de baisser les bras et de céder face au destin.

Mais certaines personnes arrivent à remonter des profondeurs et à dépasser ce qui semble insurmontable. »

C’est ce qu’on appelle la résilience. (Olivier Delacroix).

 

La résilience est cette capacité que l’être humain a à rebondir malgré les épreuves endurées. Mais chacun possède-t-il ce ressort psychologique témoignant d’une grande force intérieure ?

Ne dit-on pas qu’un esprit positif s’en sortira mieux qu’un autre dont le côté pessimiste est trop puissant. Oui peut-être – sans doute.

Après mûre réflexion, je pense que la résilience n’est que l’acceptation de ce que l’on vit, de ce que l’on endure. Et de s’en sortir plus fort. On a deux choix : se battre ou renoncer et sombrer dans l’ultime dépression voire la mort. C’est ce qui arrive pour trop de gens dont la souffrance est tellement forte qu’ils en arrivent à mettre fin à leurs jours. Un deuil très difficile pour les proches.

Les épreuves de la vie qu’elles soient médicales ou autres nous changent et nous font voir les choses autrement, nous faisant regarder le monde d’une façon tout autre. Nous avançons à petits pas à la recherche d’un bonheur tellement éphémère. Quand c’est trop difficile, on laisse couler ses larmes avec tellement de courage à se demander pourquoi la vie s’avère quelquefois une montagne de chagrin. Et puis le sourire revient, timide mais bien là.

A 67 printemps, la mère et grand-mère que je suis, après avoir subi bien des épreuves, s’interroge sur le fait d'être ou non une « résiliente ». Serai-je la même si ma vie n’avait été qu’un long fleuve tranquille ? Aurai-je la force de me relever chaque fois que je suis « à terre ».

J’ai toujours fait le maximum pour ma « belle » famille et je sais que, si je dois traverser des moments difficiles, certains seront là pour me soutenir. Je vois l’amour qu’ils me portent dans leurs yeux. Néanmoins, sans cette force intérieure qui semble me porter, je ne m’en sortirai pas.

Malgré ceux qui nous aiment, pour finir nous sommes les principaux acteurs dans le combat accompagnés de l’empathie du personnel médical.

Quand on connaît l’épreuve du cancer, on est dans un premier temps anéanti. On rentre dans une bataille rude « à la vie, à la mort ». Puis on gagne le premier round, on a l’impression d’une renaissance. Pourtant…. l’épée de Damoclès se redresse au-dessus de la tête. Non, ce n’est pas fini, une récidive étant probablement possible. Le doux rêve du mot « guérison » étant tellement loin.

J’éprouve beaucoup d’empathie pour les personnes qui souffrent. Je leur souhaite le meilleur et qu’ils aient la capacité de se battre et d’en ressortir plus forts. La vie peut être belle après l’épreuve.

 

« Il y aura des matins clairs et d’autres obscurcis de nuages… Il y aura des jours de doute, des jours de peur, des heures vaines dans des salles d’attente aux odeurs d’hôpital… Il y aura des parenthèses légères, printanières, adolescentes où la maladie elle-même se fera oublier – comme si elle n’avait jamais existé…  

Puis la vie continuera et tu t’y accrocheras ».

(Guillaume Musso).

 

En ce jour, 26 mai 2022, j'embrasse encore et encore mon petit fils qui a 18 ans. Mon premier petit fils est devenu un beau jeune homme et je l'aime de tout mon cœur. Qu'il réussisse son bac et commence sa vie dans la voie qu'il s'est choisie.

En ce jour, 26 mai 2022, j'embrasse aussi ma maman très âgée qui, après une mauvaise chute, souffre physiquement et psychologiquement dans l'attente de retrouver celui qu'elle a tant aimé. Malgré l'amour que je lui porte, le chagrin que j'aurai de sa perte, je voudrais que sa souffrance cesse... que son repos éternel devienne doux comme sa vie le fut. Mais son amour pour nous triomphera peut-être  et ses 6 petits enfants, ses 11 arrières et son petit arrière arrière pourront encore prononcer ce mot tant aimé "mémé". Ce serait une belle forme de résilience. 

 

 

 

 

dimanche 15 mai 2022

Les trois ans de rémission

Il y a un peu plus de 3 ans, je terminais un traitement d’immuno-chimiothérapie pour tenter d’éradiquer un lymphome folliculaire indolent. Depuis, des examens radiologiques de contrôle sont effectués tous les 6 mois ainsi qu’une biologie tous les 3 mois. 

Il n’y a eu aucun fait nouveau depuis mais le suivi s’impose. J’avais espéré que mon hématologue repousse ces contrôles à un an mais non ! Tous les 6 mois pendant 5 ans… le risque de rechute étant très élevé. Je crois même qu’il l’est bien des années après. Ce n’est pas notre ami Christophe qui me contredira, lui qui est à sa 5ème ligne de traitement en 20 ans. 

Ainsi va la vie, supporter cette épée de Damoclès au-dessus de la tête et continuer, faire comme si tout était parfaitement normal. Oh, ça l’est en apparence mais un peu moins dans la réalité car la fatigue est toujours omni-présente. Le corps « parle » et il faut savoir l’écouter avant de frôler l’overdose ! 

Se réveiller chaque matin en étant vivante est déjà une grande victoire. Après gérer son temps en fonction de son ressenti. Se dire que la vie peut être belle et qu’elle l’est même si tant de tracas, tant de craintes viennent augmenter l’angoisse. Cette angoisse pour laquelle il me faut l’aide de certains médicaments dont la réputation n’est pas des meilleures. Dernièrement, on a dû me changer de molécules. Ce fut une période compliquée avec beaucoup de larmes. 

Etant immuno-déprimée et pas très loin de la fin des immuno-suppresseurs, mon hématologue m’a ordonné 4 vaccins anti-covid (3 + 1) en 2021. Cela ne m’a pas empêchée de le choper au mois de mars dernier. Une bonne crève d’une semaine sans autre complication. Pas très contente la Madame quand je le lui ai dit lors de mon dernier rendez-vous. J’aurais dû recevoir un traitement de 5 jours afin d’éviter une forme grave. Je n’en avais pas connaissance… c’est sorti en janvier. 

En ce moment, ce n’est pas « la fête » car notre maman nous donne bien des soucis. Après une chute, elle souffre beaucoup et nous la voyons se laisser « glisser ». Cela fait mal au cœur. Tout le monde n’a pas la force de tout arrêter avant qu’il ne soit trop tard comme l’a fait notre papa. Chaque visite à l’ehpad nous conforte dans cette idée. 

La vieillesse est un désastre. Essayons de profiter des quelques années qui nous en séparent. 

La souffrance physique est très dure à vivre aussi. Les maladies rhumatoïdes avec lesquelles on vit sans jamais en mourir, quoique ! nous gâchent quand même bien la vie. J'en suis la preuve même ayant dû faire, depuis longtemps de mes maux de dos incessants, des compagnons de route. Désormais, l’arthrose s’est attaquée à mes doigts. Elle a décidé de les rendre douloureux de plus en plus souvent. Mes articulations méritent une cure thermale, celle-ci étant programmée le mois prochain. 

Quand on est « en rémission » de tel ou tel cancer, ce n’est pas pour cela qu’un autre problème ne puisse apparaître, même un autre « crabe ». Quand on est une femme, il faut continuer à se faire suivre du point de vue gynécologique bien que la ménopause est un lointain souvenir. C’est ce que j’ai toujours fait et pour la deuxième fois, j’ai fait un tour au bloc au mois de janvier afin de m’enlever une lésion qui s’avérait maligne. Affaire à suivre.

Je ne vais pas terminer sans parler de mon amie Maggy qui, atteinte de la maladie de Waldestrom depuis 10 ans, commence un protocole de traitement. Il s’agit d’un cancer du sang, d’un lymphome. On se souvient du Président Pompidou qui en était atteint. Bien évidemment les traitements ont bien évolué depuis et heureusement. Je souhaite à Maggy de vivre au mieux son traitement et d’obtenir une certaine rémission. On ne parle pas de guérison pour nos deux types de lymphomes car ils font partie des maladies chroniques.

BON COURAGE MAGGY, NE LACHE RIEN