Depuis que j'ai commencé mon traitement et que j'écris sur ce blog, nombreux sont ceux qui me disent que je suis très courageuse.
Mais c'est quoi le courage ?
D'après une définition trouvée sur Wikipédia :
D'après une définition trouvée sur Wikipédia :
"Le courage est une vertu qui permet d'entreprendre des choses difficiles en surmontant la peur et en affrontant le danger, la souffrance, la fatigue".
Cette définition est tout à fait exacte et semble en adéquation avec ce que je vis aujourd'hui.
Quand on subit une telle épreuve, on n'a pas le choix. La maladie est là et il faut faire face. Accepter les protocoles proposés ou les refuser.
Les accepter dans l'espoir d'obtenir une rémission de la maladie ou les refuser et se laisser mourir.
En ce qui me concerne, j'accepterai toujours les traitements, aussi difficiles soient-ils, qui me mèneront vers une rémission certaine. Cependant, je refuserai tout acharnement thérapeutique.
D'où me vient ce courage ?
Comme tous les malades, j'ai bien sûr envie de m'en sortir mais je crois que ma force vient de tout ce que j'ai vécu depuis mon arrivée dans ce monde.
Je ne suis pas née avec "une cuillère d'argent dans la bouche", selon l'expression souvent utilisée.
Mes parents étaient de simples agriculteurs très modestes. Ils ont beaucoup travaillé et nous ont donné le sens de l'effort.
Nous n'avons pas été des enfants gâtées, nous avions le nécessaire c'est tout.
En grandissant, nous avons dû participer aux travaux ménagers ainsi qu'à ceux de la ferme. Et il paraît que dans ce domaine, j'excellais.
L'argent de poche était donnée "au compte gouttes" et là encore je les en remercie. Ils nous ont appris à compter, à ne pas dépenser outre mesure et cela nous a bien préparées pour plus tard.
J'ai eu la chance d'aller au lycée. J'aurais eu la capacité de faire plus. Je ne l'ai pas fait et l'ai souvent regretté.
Je me suis mariée jeune et ai eu rapidement mes trois enfants. Là encore, j'ai dû renouveler de courage pour vivre ces trois grossesses rapprochées loin de ma famille. Pas d'internet évidemment, pas de téléphone pour appeler maman quand j'en ressentais le besoin.
Et puis il a fallu les élever afin de les amener vers l'âge adulte.
Certaines personnes ne manquaient pas de me rappeler régulièrement qu'une maman au foyer "n'avait rien à faire". Cela m'a poussée à partir travailler à l'extérieur. Bien difficile avec un mari qui avait un métier très accaparant. Et puis c'était encore l'époque où le partage des tâches n'existait pas.
A ce rythme, je suis vite tombée malade et tant de fois plus tard. A chacun de ces moments difficiles, j'ai dû me relever seule. Un jour au fond du gouffre, le lendemain debout ! Il le fallait pour les enfants.
Le combat que je mène aujourd'hui n'a rien à voir avec tout ce que j'ai vécu auparavant. Cependant, le fait de ne pas avoir eu une vie de princesse et d'avoir dû me battre bien des fois pour refaire surface m'a forgé un certain caractère de guerrière.
Pourtant, je crois faire partie des personnes faibles, ne sachant pas toujours me défendre devant l'adversité. L'épreuve que je mène aujourd'hui va "m'endurcir" et je sais que je serai une autre femme après. Plus forte.
Oui je suis courageuse mais pas plus que toutes les personnes qui connaissent la maladie.
Comme dans la définition, j'essaie tout simplement de surmonter ma peur, ma fatigue, ma souffrance.
Et la peur, elle est bien là à quelques jours de l'examen qui dira si le traitement a bien fonctionné.
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