Quand nous avons commencé à préparer cette journée à Cesson
Sévigné, je n’y croyais pas trop. Les hématologues ne semblaient
pas « partants ». Je savais que sans leur implication,
cette journée n’aurait pas été réussie. J’en avais touché
deux mots au Docteur D. lors d’une de mes cures
d’immunothérapie. J'ai senti alors une certaine incompréhension.
Je pense que la rencontre de Guy Bouguet, président, co-fondateur de France Lymphome Espoir, avec le Docteur C. a été très bénéfique. Il a su expliquer, mieux que moi, le pourquoi du
comment.
Les vacances ont passé. De mon côté, je pense avoir fait le
nécessaire : plusieurs déplacements sur Rennes et Cesson pour
y déposer des affiches, notamment retourner au CHU afin de voir si
celles-ci étaient encore en place et en rajouter dans les services. Rencontrer la correspondante Ouest-France sur Cesson. Retourner à la Polyclinique pour une photo avec l'équipe, etc.
Je n’y croyais pas encore lorsque j’ai remis la clé USB aux
secrétaires des hématologues. J’ai dialogué un moment avec Jeanne C. que je
connais depuis longtemps. Là encore, j’avais l’impression de
parler « une autre langue »… Et l’affiche dans la
salle d’attente n’était pas très voyante !
Et puis le 15 août passé, tout le monde ayant repris le travail,
les choses ont pris une autre tournure.
J’ai été conviée à une réunion (que je demandais depuis le
mois de juin !). Nous y sommes allés avec Gervais. Deux hématologues
étaient présents ainsi que Stéphanie. M., cadre de santé. Et
là, revirement de situation, tout le monde semblait hyper, hyper motivé !
J’ai contacté Monsieur P., chargé de communication, afin
qu’un article puisse paraître dans la presse. Celui-ci a fait le
nécessaire. J’ai alors rencontré Isabelle O. correspondante
« Ouest-France). C’est ainsi que je me
suis retrouvée en gros plan sur une page du quotidien la semaine
dernière ! Stupéfaction.
Et à ma grande surprise, j’ai appris que les hématos appelaient
leurs patients pour les inviter à cette journée. Là j’ai compris
que nous allions sans doute vers une belle réussite.
Les inscriptions se sont faites, de plus en plus… Mais un problème
de salle se posait. Ils avaient souhaité que cette rencontre ait
lieu à la Polyclinique, disposant d’une jolie pièce pouvant
contenir une soixantaine de personnes. Je leur avais parlé de la
mairie qui pouvait nous en mettre une gracieusement. Non, cela se
fera dans l’enceinte de l’établissement !
Dans l’urgence, il fallait donc trouver un plan « B »
pour contenir toutes les personnes présentes. Et là, j’attire
l’attention du travail réalisé sans relâche par Madame
M., responsable du service d’hématologie.
La manifestation se fera dans deux salles de 60 personnes chacune car
on ne joue pas avec la sécurité (au total il y avait plus !).
Le plan B a été le self.
Les hématos se sont partagés, enfin presque… deux dans une, un
dans l’autre accompagnés par plusieurs personnels de santé
(assistante sociale, psychologue, socio-esthéticienne, 2 infirmières
d’annonce et autres infirmières, aides soignantes). Sans oublier
Monsieur Y. B., directeur de la Polyclinique.
Tout était pensé par Madame M.. Ils avaient leurs propres
feuilles d’émargement, faisaient signer les patients notamment
pour le droit à l’image. Je n’ai plus eu qu’à recopier sur nos propres feuilles avant de les retourner à Anne, secrétaire de l'association.
J’avais commandé un buffet à l’Intermarché tout prêt.
L’équipe s’est chargée d’aller passer tous ces petits toasts
au four de la cuisine du self. Le top du top.
Nous étions quatre bénévoles, Maggy et Jean Pierre Le B. nous
ayant rejoints. Maggy étant suivie au CHU a été « séduite »
par le Docteur C. Elle lui a demandé s’il acceptait de la voir en consultation et de récupérer son dossier. Elle a trouvé une ambiance
et une convivialité qu’elle ne connaît pas à Pontchaillou. Je regrette l'absence de Catherine G. qui n'a pu être présente du fait du décès de sa maman.
J’en arrive à parler de la manifestation en elle-même.
Dans chaque salle, les hématos et les personnels soignants se sont
présentés. Ils ont remercié les personnes présentes. De mon côté,
j’ai fait de même de la part de France Lymphome Espoir.
Puis on a commencé à présenter les vidéos.
Tout d’abord la présentation de Fle par Guy et Christophe. On
s’aperçoit que beaucoup ne connaissent pas cette association.
Certains ayant « déjà » perdus les triptyques remis avec les questionnaires en ont redemandé à la fin pour adhérer. Super.
Certains ayant « déjà » perdus les triptyques remis avec les questionnaires en ont redemandé à la fin pour adhérer. Super.
Après chaque vidéo, les hématos ont répondu aux questions posées
par le public. Ils ont été clairs et précis.
Guérison ou rémission ? Possibilité de guérison pour les
lymphomes B à grandes cellules après 4 à 5 années sans rechute.
Rémission seulement avec grand risque de rechute pour les indolents
à plus ou moins long terme (le mien évidemment...).
Ce qui intéresse ou plutôt préoccupe les malades, ce sont les
nouveaux traitements : les biosimilaires et leur efficacité,
identiques ou pas aux produits déjà sur le marché, les cart t
cell : pour qui ? Les risques ? Les essais cliniques
dont « relevance », quand ? Problème du coût. En
deuxième intention, oui mais…
Plusieurs personnes ont parlé de leur auto-greffe. Jusqu’à quel âge ? 68 ans quelquefois si la personne est apte à la supporter. Pour les autres, quelles sont les autres thérapies proposées : Bendamustine qui donne de bons résultats.
Plusieurs personnes ont parlé de leur auto-greffe. Jusqu’à quel âge ? 68 ans quelquefois si la personne est apte à la supporter. Pour les autres, quelles sont les autres thérapies proposées : Bendamustine qui donne de bons résultats.
Les facteurs déclenchants du lymphome. Vaste question. L’impact du
glyphosate mais pas seulement. Tous les agents extérieurs,
l’alimentation. Une personne « très en colère » a
évoqué les repas servis à la clinique, sous plastique
(nanoparticules). Elle n’a pas manqué d’en reparler au Directeur
au cours du cocktail… procès de la Sodexo.
Et les produits sucrés ? Ne pas s’en priver diront deux
hématologues car aucune étude n’a montré leur impact sur la
maladie, un autre dira que du glucose est injecté lors d’un
tepscanner, les cellules cancéreuses en étant très friandes. Que
penser ? Pour ma part, je réduis au maximum les sucres rapides. Prudence.
Associer les traitements avec la phytothérapie, l’homéopathie.
Les hématos ne sont pas contre mais préfèrent le savoir afin que
les plantes n’enlèvent pas les principes actifs des molécules
utilisées.
Les magnétiseurs, ostéopathes, chiropracteurs ? Attention aux
gestes trop brutaux notamment au niveau des cervicales. J’en ai pas
vraiment compris l’intérêt pour un lymphome.
Le pamplemousse et les oranges de Séville à déconseiller. Ils
peuvent avoir une interaction avec les médicaments.
L’abstention thérapeutique. Inconnue pour pas mal de monde. Les
personnes présentes ont été très attentifs aux explications du
Docteur B.. Pourquoi on ne me traite pas ? Suis-je
condamné(e) ? Enfin j’ai compris ! Et pour mon entourage,
incompréhension, déni ? Et puis mieux vaut ne plus en
parler. Solitude du malade. Soutien de l’association. Rôle du
forum. Rencontre avec des personnes dans le même cas que soi.
Pourquoi après plusieurs années sans traitement, on passe
directement au traitement lourd ? Puisque ce lymphome n’a pas
l’air « si méchant » que cela, pourquoi pas un
traitement intermédiaire plus doux ?
Comment éviter ou plutôt faire reculer le plus loin possible une
récidive notamment en ce qui concerne les lymphomes indolents ?
Seule l’activité physique a prouvé son efficacité dans ce
domaine.
Et s’il refait surface, traitement ou pas ? Le patient peut se
retrouver de nouveau en abstention thérapeutique pendant encore
quelques années avant un nouveau traitement.
Quelques réponses sur les lymphomes cutanés qui sont en priorité
soignés par les dermatologues. On ne les traite pas à Cesson
Sévigné
Il a été aussi question de la génétique. Plusieurs lymphomes dans
certaines familles. Des études sont encore en cours mais aucun gène
n’a pour l’instant été trouvé qui pourrait penser à un risque
héréditaire.
Et après la fin des traitements, que se passe-t-il ? Les
patients se sentent souvent un peu « perdus ».
Psychologiquement c’est difficile pour certains. Plus de prises de
sang régulières, plus de visites fréquentes en clinique. Reprendre
sa vie d’avant. Pas évident a précisé le Dr C.
Pour ma part, je veux croire les propos du Docteur Pauline B. : "un patient atteint d'un lymphome indolent a une espérance de vie à peu près identique à une personne non malade".
Pour ma part, je veux croire les propos du Docteur Pauline B. : "un patient atteint d'un lymphome indolent a une espérance de vie à peu près identique à une personne non malade".
Dans cette clinique, tout est fait pour que le patient reçoive les
meilleurs soins du point vue médical. Cependant, au niveau des soins
de support il reste beaucoup à faire. Il y a d’excellents
professionnels mais qui ne disposent pas d’assez d’heures pour
voir un maximum de patients. Une socio-esthéticienne, une psychologue
à mi-temps, des infirmières d’annonce pas toujours suffisamment
sollicitées.
Je trouve dommage qu'une aide soignante,
certifiée réflexologue plantaire, ne puisse pas prodiguer des soins
aux malades. Histoire de gros sous probablement. J'ai la chance de pouvoir m'offrir ses bons soins, ce qui n'est pas le cas pour tous les malades malheureusement.
L'assistante sociale est là mais on ne nous le dit pas. Je l'ai découvert par hasard. Elle peut "monter un dossier" afin que certains malades puissent bénéficier de diverses aides financières.
L'assistante sociale est là mais on ne nous le dit pas. Je l'ai découvert par hasard. Elle peut "monter un dossier" afin que certains malades puissent bénéficier de diverses aides financières.
Cette matinée s’est achevée autour d’un cocktail. Une partie
des personnes présentes sont parties avant. Il est vrai que c’était
la journée du patrimoine, du space (salon agricole) à Rennes.
J’avais à peu près vu juste dans ma commande pour 65
personnes environ. Les toasts et chouquettes restants ont été
offerts au personnel des services.
Nous sommes donc rentrés heureux de la réussite de cette matinée.
Nous avons été humblement remerciés par les personnes présentes,
par Monsieur le Directeur, par les hématologues. A nous de leur
retourner ces remerciements désormais ainsi qu’aux personnels
soignants et plus particulièrement Madame M. Je remercie aussi Maggy et Jean-Pierre qui nous ont bien accompagnés.
En un rien de temps la voiture a été chargée pour un retour à la
maison. Il ne fallait pas perdre de temps afin d’assister à une
autre manifestation tout près de chez nous : un comice
agricole. Nous ne devons jamais oublier d’où l’on vient,
n’est-ce pas ?