Il y a plusieurs semaines voire des mois que j'avais envie d'écrire un article sur la maladie et la mort.
Comment peut-on vivre sans peur de la maladie et de la mort dans ce monde où tout nous y ramène ? Il y a toujours une personne dans notre entourage qui se bat entre rayons et chimios pour vaincre ce satané cancer qui est devenu un véritable fléau de notre société actuelle.
On essaie de comprendre, enfin en ce qui me concerne, le sens de cette maladie et pourquoi elle est arrivée à un moment précis de mon parcours de vie. Pourquoi mon système immunitaire s'est-il retourné contre lui-même ?
Une malédiction, pas de chance quoi !
A cela s'ajoute souvent la maladie de l'esprit. Après un tel combat, la personne la plus forte peut sombrer dans la dépression. Nous ne sommes que des êtres humains. Syndrome du stress post-traumatique.
Certains vous écouteront raconter votre combat, votre mal être, votre lutte pour revivre. D'autres vous diront de ne plus y penser, de ne plus en parler. Silence radio. Rester zen, un bien grand mot surtout quand la période des contrôles médicaux arrivent !
Mais en parler fait du bien tout comme parler d'un être disparu peut le faire un peu "revivre".
Certaines personnes s'en vont après des années de lutte contre la maladie, cancer ou autre et d'autres sont arrachées à la vie en un instant.
Comment ne pas parler de ces morts accidentelles qui laissent l'entourage dans un état "second". Pourquoi lui, pourquoi elle ? Cette personne allait si bien... je l'ai vue hier... ce n'est pas possible... nous avons fait notre dernier voyage avec eux et avions déjà programmé le prochain... Malchance, fatalité. Le destin.
Il y a aussi ceux qui "choisissent" de partir par suicide. Est-ce un choix ? Un immense mal être qui entraîne un individu vers une fin tragique. Un choc terrible pour la famille, un deuil difficile à faire ou se mêlent chagrin et culpabilité de n'avoir rien vu venir... la difficulté de se reconstruire après un tel drame.
On naît un jour, on meurt un autre jour... Combien d'années entre ces deux événements ? Ce laps de temps est plus ou moins long. Quand cette grande faucheuse vient ôter la vie à un enfant, on est révolté. Certains croyants peuvent en perdre la foi alors que d'autres s'y accrocher. Mais comment ne pas éprouver un sentiment de révolte ? Ce n'est pas dans l'ordre des choses d'enterrer ses enfants.
Et puis il y a ceux pour qui on croirait que la mort ne veut pas emporter. Tous ces "petits vieux" qui croupissent dans les maisons de retraite, les hôpitaux alors que les familles aimeraient les voir s'éteindre doucement. Il est tellement difficile d'observer ces corps décharnés, ces regards vides !
Dans tous les cas, la vie continue, aussi cruelle soit-elle. Pour ma part, je deviens de plus en plus fataliste. Une journée qui s'achève est une de gagnée sur l'au-delà. Arrivera ce qui arrivera... plus tard... avec l'espoir de ne pas m'en aller dans la souffrance physique.
J'ai appris que l'être humain possède les facultés de rebondir face à bien des épreuves. Chacun se relève comme il peut quand il a fait son deuil. Mais c'est quoi cette expression qui invite à passer à autre chose ?

Je n'ai pas écrit cet article aujourd'hui par hasard. Un drame est arrivé ce matin. Un ami décédé accidentellement sous les yeux de deux copains. Un mari qui n'a pas pu le faire revenir à la vie. Des images qu'il n'oubliera pas comme je n'oublierai jamais les cris de son épouse à l'annonce de ce malheur.